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Comment et à qui annoncer que j’ai attrapé une IST ?

Prévenir ses partenaires sexuels pour qu’ils se dépistent à leur tour est vivement conseillé, mais pas toujours facile à faire !

Attraper une IST (on ne parlera pas ici du VIH, qui est une histoire encore plus compliquée) n’est jamais agréable, et un des ennuis très délicat est de pouvoir prévenir les partenaires sexuels que l’on a pu contaminer. C’est très important si on veut casser la chaine de transmission. Ne pas savoir que l’on est porteur d’une IST est toujours la pire des situations : on contamine en toute innocence ! Donc mieux vaut être prévenu ! Mais comment le faire ?

Rester en contact avec ses plans !

Première condition pour alerter : connaître l’identité de ses partenaires et avoir gardé un moyen de contact (sur l’appli de rencontre, téléphone, mail). Ensuite il faut avoir le courage et l’aplomb d’envoyer un petit mot gentil, du genre : “délicat de te le dire, mais on vient de me diagnostiquer… Il est donc préférable que toi aussi tu ailles te faire dépister. On peut en parler si tu veux… “.

Tout dépend du degré d’intimité du partenaire que l’on a pu contaminer : simple plan cul occasionnel, sex friend régulier, début de romance ou carrément son conjoint stable…

Avec les plans culs occasionnels, rencontrés sur les applis, la tentation sera de ne prévenir personne, en se disant : ” à quoi bon ! “. Sauf que c’est ainsi que les contaminations explosent, et tout le monde finira par se croiser dans la salle d’attente d’un centre de dépistage, où l’on pourra faire mine d’être surpris de se croiser là. On en est tous au même niveau : si on est gay, et si on n’est pas en couple monogame, on a de grandes chances (ou de grands risques) de rencontrer, un jour ou l’autre, une IST, alors ne jouons pas aux hypocrites et racontons-nous nos petits malheurs !

Il suffit de prendre son courage à deux mains, de se dire que soi-même on aimerait mieux être prévenu. Aujourd’hui on peut envoyer facilement un message écrit, c’est plus facile qu’une confession en face à face ! Un texto, et hop c’est fait !

En fait il semble que ce soit avec son partenaire stable que l’on a le plus de mal à annoncer son IST ! C’est là que l’on se rend compte que dans toute relation, il est agréable d’être clair et de se parler régulièrement : il sera plus facile de se prévenir dans un couple libre, que lorsque l’on se dissimule les relations extra conjugales.

Être prévenu par mail

Dans les régimes totalitaires, on demande aux malades de donner une liste de ses partenaires. C’est la méthode policière, qui n’est pas très efficace car du coup le mensonge s’instaure.

Dans des pays libéraux, comme aux Pays Bas, on expérimente des systèmes de notification anonyme : vous donnez des mails de vos partenaires, via un système qui anonymise totalement le circuit d’envoi, ils reçoivent un courriel d’avertissement qui leur indique qu’ils ont pu être contaminés, et on leur indique où ils peuvent effectuer un dépistage. Cela peut paraitre violent, mais c’est très pragmatique : ni vu, ni connu, ce qui compte est d’arrêter la propagation des IST.

Et toute la question est là : le relâchement de la prévention chez les gays, la baisse de l’utilisation des préservatifs, l’usage de drogues de moins en moins bien maîtrisée font que les IST augmentent. La mobilisation générale pour casser cette spirale va devenir impérative, et cela passera par davantage d’informations et de dialogue entre nous. Arrêtons de faire les autruches ! La notification aux partenaires va devoir entrer dans nos mœurs !

Message personnel : chacun son style !

Voici quelques modèles de messages à envoyer, selon ton style et celui de ton partenaire à prévenir !

Dominateur
Y’a de grande chance que je t’ai refilé ma chaude pisse, panique pas salope, va te faire dépister. Et remercie-moi de t’avoir prévenu !

Bien élevé
J’ai le regret de t’informer qu’il est possible que je t’aie transmis la syphilis. J’en suis désolé et je m’en excuse. Je ne savais pas que je l’avais lorsque nous nous sommes rencontrés. Je te conseille vivement de te rendre dans un centre de dépistage. Sincères regrets.

Pédagogue
Quelques jours après notre rencontre, les résultats d’un test biologique m’ont signifié que j’étais porteur d’une chlamydia. Il existe donc une forte probabilité pour que ce soit toi qui me l’aies transmise. Tu n’as peut-être jamais eu les symptômes (cette infection se loge souvent dans l’urètre au départ, et provoque des écoulements qui peuvent être laiteux ou purulents au niveau du pénis), tu serais alors asymptomatique : tu as l’infection, tu la transmets, à l’insu de ton plein gré !

Mal élevé
Tu m’as refilé ta saloperie de gonorrhée, je ne vais pas te dire merci, et je t’en voudrai à vie, alors maintenant va te faire soigner !

Ironique
Chéri, je ne savais pas que notre rencontre me laisserait un tel souvenir. Me voilà avec une nouvelle infection, obligé d’aller voir mon médecin et de me faire piquer les fesses. Heureusement que tu m’avais laissé ton 06.